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Lecture de la lettre de Guy Moquet

Devoir de mémoire, devoir d’obéissance, devoir de Résistance ?

8 octobre 2007

Par un texte officiel, le Président de la République a fait du 22 octobre une journée de commémoration de la résistance à l’Allemagne Nazie pendant la guerre, et des fusillés de Chateaubriant. Dans tous les lycées doit être lue la dernière lettre de Guy Moquet, jeune fusillé, à sa mère. Les enseignants ont bien conscience du rôle qu’ils jouent dans le maintien ou la transmission de cette mémoire. Au lycée nous avons toujours fait venir des témoins rescapés (Jacques Damiani, Ida Grispan, cette année Nadine Hefter), nous incitons nos élèves à lire, à faire des expositions… mais ce travail se fait dans le cadre de programmes ou de projets cohérents.

La lecture d’une lettre hors de toute explication de toute mise en perspective n’a aucun sens … l’Histoire ne peut se réduire à une suite de journées commémoratives, elle n’est pas là pour faire pleurer mais pour faire réfléchir. L’enseignement n’est pas une succession de coups de projecteurs en fonction de l’air du temps, il ne peut être instrumentalisé pour défendre le projet politique de quiconque, serait-il président de la République.

Par ailleurs, ce choix de la lettre de Guy Môquet n’est pas neutre. Il a tout de suite été expliqué par le chef de l’Etat qui a déclaré après avoir fait son annonce : « Soyez fiers de la France au nom de laquelle ils sont morts » et « Aimez la France car c’est votre pays et vous n’en avez pas d’autre ». Cette dernière partie du discours présidentiel est d’une importance telle que le ministre Darcos s’est cru obligé de la reproduire dans la circulaire envoyée le 2 août dernier aux recteurs.

La France dont il s’agit est donc celle qui repousse l’étranger, toujours plus ou moins envahisseur. Celle pour laquelle on meurt plus que celle dans laquelle on se bat. Plutôt que participer à cette commémoration que renierait Guy Môquet nous préférons rester fidèles à son esprit, à l’esprit de la Résistance. Aujourd’hui la France de la Résistance ne vit pas dans les discours officiels, elle vit dans ceux qui sont capables de dire non comme Florimond Guimard, instituteur marseillais qui passe en procès aujourd’hui pour avoir défendu des « sans papier », elle est au côté de ces enfants qui ne demandent qu’une chose : pouvoir rester en France. C’est pourquoi nous diffusons la lettre, écrite par une enfant kosovare, quelques jours avant son expulsion.

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Je m’appelle Liridona j’ai 14 ans je vien du Kosovo avec mes parents est avec mon frére Leotrim 13 ans et ma sœur Dafina 11 ans. Ma vie au Kosovo c’étté très difficile il mon tue mon grand-père et ma maison été incendiee totalement. Depuis que ma maison été incendiee mon pére à quitté le Kosovo il est partie de vivre en Macédoni chez sa sœur est nous on à vivre chez mes oncle avec ma mère, est pour nous à été beaucoup difficilede vivre sans notre pére et sans notre maison. Est un jour on à quitte le Kosovo le 23 aute 2005 pour venir en France, notre route sa couter très chère avec la vie et l’argent. Est mainenent en France on à rester 2 ans, c’est 2 ans on à passér bien onà aprie la lange et aussie votre vie, est maintenent on à perdu tout est il m’on mie en prison eu qui l’on fait sa on pas de âme et pas de coeur. On aime l’école, la liberté, et pas la prison, car on est des enfants que on aime de vivre comme tout les autres enfents libre. Et maintenent on à pas de liberté de retourner au Kosovo. L Demiri (explusée le 19 septembre 2007)

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