Réseau Éducation Sans Frontières 33 Réseau Éducation Sans Frontières 33

samedi 19 janvier 2008

Journée européenne d’action contre l’enfermement des étrangers sans papiers

10h Débats -16 h Manifestation à Bordeaux

11 janvier 2008

10h Rendez-vous place Saint Projet : Stands, animations, musique, débats … 16h Départ de la manifestation de place Saint-Projet vers le CRA de Bordeaux

CENTRE DE RETENTION ADMINISTRATIVE - « L’ENFERMEMENT DES ETRANGERS » Faire du chiffre au mépris des droits

« La rétention administrative est une privation de liberté pour les étrangers en instance d’éloignement du territoire français » Il s’agit du placement par une préfecture dans des locaux « ne relevant pas de l’administration pénitentiaire » . La durée maximale de maintien en rétention est de 32 jours. Au-delà de cette période, l’étranger que l’administration n’aura pas réussi à reconduire devra être remis en liberté, souvent sans que sa situation ne soit régularisée. Il peut alors revenir plusieurs fois en rétention.

Le projet de directive européenne sur l’enfermement et le renvoi des étrangers prévoit de porter la durée de rétention … à 18 mois !

On enferme ainsi des hommes, des femmes, mêmes enceintes et des enfants, de très jeunes enfants, dans des lieux grillagés, fermés, ceinturés de barbelés et contrôlés par la police.

Dans l’urgence, ils peuvent être placés dans des locaux de rétention administrative aux conditions d’accueil plus dégradées et inacceptables : surpopulation, problèmes d’accès aux sanitaires, aux cabines téléphoniques, absence de lumière naturelle…

Pourtant ils n’ont commis aucun crime, aucun acte grave justifiant leur enfermement ! Ils sont simplement dans une situation administrative « irrégulière », sans papiers.

Qui sont-ils ?

Qu’ils soient demandeurs d’asile déboutés, contre toute protection, ou jeunes mineurs devenus majeurs –voire considérés majeurs- et, de ce fait, devenus « irréguliers », ou des personnes au titre de séjour non renouvelé, après plusieurs années de vie en France pour certains, ayant travaillé, étudié avec sérieux, ou fondé une famille avec des enfants nés et scolarisés dans notre pays…

Ce sont toutes des vies humaines et des familles que l’on brise, que l’on humilie.

Cette violence physique : personnes entravées, menottées (devants les enfants) , réveillées régulièrement, parfois mises en cellules d’isolement, brutalisées, n’ayant qu’une cour de promenade (puits de jour)engendre des séquelles et des traumatismes qui, -associés à la peur ou à la honte du retour dans un pays hostile - mènent à des actes de désespoir : automutilation, bagarres, incendie, grèves de la faim, et même suicides… comme cela s’est produit au CRA de Bordeaux ou aujourd’hui au CRA de Vincennes ou Mesnil Amelot..

Des chiffres :

24 CRA en France : environ 1800 places disponibles, 31232 personnes retenues en 2006,dont 2717 femmes et 197 mineurs-(dont la moitié nés en France) -, avec un taux de 45% de personnes présentées à l’embarquement vers leur pays d’origine. (CIMADE, Rapport 2006)

La chasse aux étrangers est ouverte ! La logique de rendement – "25000 reconduites à la frontière" annoncées par le ministère de l’intérieur, non justifiables sur le plan éthique - conduit à des pratiques et à des dérives inacceptables :

- l’exigence de l’expulsion prend le pas sur les principes élémentaires de protection des mineurs,
- la mise en œuvre des procédures de réadmission vers d’autres pays européens a augmenté artificiellement le nombre de reconduites à la frontière effectuées,
- l’administration s’est attaquée de façon discriminatoire aux ressortissants roumains et bulgares, Roms , ressortissants de nos futurs voisins européens qui peuvent revenir très rapidement en France en toute légalité
- l’utilisation massive et le développement de LRA , de locaux de rétention administrative, limite volontairement l’accès au droit des personnes retenues

Mais surtout des méthodes dangereuses et graves pour la démocratie et l’Etat de droit : Arrestations à domicile, au sortir des écoles, arrestations suite à des convocations pièges de la préfecture ou de la police, rafles dans la rue ou dans les gares, interpellations sélectives « au faciès »…. Le gouvernement veut maintenant accroître son efficacité en obligeant les fonctionnaires ou les personnels de services sociaux à « dénoncer tout étranger suspect » ( tentative de rendez-vous traquenard à l’ANPE…)

Un déni de droit pour quelle efficacité ?

Cette industrialisation de la rétention organise une logique d’internement qui transforme peu à peu ces lieux en « camps » : augmentation du nombre et de la taille des bâtiments, omniprésence des caméras de surveillance, contacts humains réduits à l’extrême sont les éléments d’un univers carcéral qui ne dit pas son nom. Entre 2006 et 2007, le coût des CRA a été multiplié par deux, avec 3,4millions d’euros de coût de fonctionnement et 44,5 millions de coût de constructions supplémentaires !

A Bordeaux, le CRA dispose de 24 places et d’une cellule d’isolement pour les agités. La cabine téléphonique est dans la salle commune et sans intimité. Un retenu s’est pendu en juin, un autre a récemment avalé des cachets, ce qui vaut des fouilles corporelles quotidiennes. Au sous-sol, la cour est fermée et grillagée…

Qu’en est-il alors de l’accueil des personnes étrangères demandant protection et asile, qu’en est-il de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant reconnaissant les principes fondamentaux de droit à la scolarité et de droit à la vie en famille, qu’en est-il des droits de l’homme et du citoyen, de la Convention Européenne des Droits de l’Homme ?

Notre gouvernement ne respecte ainsi aucun de ces droits et principes fondamentaux. Or, un Etat qui ne respecte pas les droits fondamentaux s’attaque aux bases de la société et de la démocratie. Ce ne sont pas seulement les étrangers qui sont touchés par ce déni de droits : Nous sommes tous concernés par l’instauration d’une société policière et de délation, qui tente de soumettre la justice à la police !

Quelle pourrait être l’efficacité de ces reconduites quand des milliers de personnes risquent leur vie et trop souvent la perdent en fuyant les conflits armés, l’oppression ou la misère pour atteindre l’Europe ! Comment et au nom de quoi empêcherait-on de vivre en famille, auprès des conjoints, des frères et sœurs, des parents, des enfants ? Choisie ou subie, l’immigration est une réalité historique et les mouvements de population ne cesseront pas.

LES ETRANGERS SANS PAPIERS NE SONT PAS DANGEREUX !

ILS SONT EN DANGER !

Refusons la criminalisation des sans papiers !

Etre sans papiers n’est pas un délit !

Rejoignez l’appel des 24 organisations de RESF-33 (Réseau Education sans frontière ) et du CRSP ( Collectif pour la Régularisation de tous les sans papiers).

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