29 décembre 2009
Mohamed Kab a appris la nouvelle la veille de Noël : le préfet lui signifiait par courrier qu’il refusait sa demande de régularisation.
Père adoptif de trois enfants nés du premier mariage de son épouse Mouna, une ressortissante Éthiopienne de 32 ans qui avait épousé un militaire français, et père génétique de deux autres enfants venus au foyer après leur mariage l’an dernier, Mohammed, 31 ans, est désormais obligé de vivre caché pour éviter le déchirement d’une famille parfaitement bien intégrée. Sans papiers depuis sa venue en France en 2003, il fait en effet l’objet d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français).
L’émoi des élus
Ce nouveau refus à la veille du réveillon a suscité un vif émoi dans la cité du Tilleul, à Libourne, où le couple sans histoire est estimé. Mais aussi parmi les élus libournais qui avaient procédé au parrainage républicain des enfants en juin dernier, et les sociétés humanitaires, comme la Ligue des droits de l’homme, le Réseau d’éducation sans frontière (RESF) ou la Fédération des conseils de parents d’élèves.
Des papiers pour un travail
En aidant la famille à monter le dossier de régularisation, celles-ci avaient bien évoqué la scolarisation des enfants sans difficulté à l’école de Carré, et l’obligation du père, qui ne pouvait pas trouver de travail faute de papiers, de rester à la maison. C’est ainsi lui qui élève les enfants, les amène à l’école, les fait manger et leur fait faire leurs devoirs.
Le maire de Libourne, Gilbert Mitterrand était également intervenu pour plaider à titre familial et humanitaire la cause de ce ressortissant marocain, bien éduqué, dont la présence est vitale pour cette famille déjà recomposée. Des arguments que n’a, semble-t-il, pas voulu retenir le préfet.
Auteur : Jean-François Harribey
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